Il en faut peu pour être heureux : un mantra épicurien (analyse d’une chanson bien connue)

Il en faut peu pour être heureux : un mantra épicurien (analyse d’une chanson bien connue)

 

Lorsque Baloo soutient qu’il en faut peu pour être heureux, il veut dire que l’on peut apprendre à se satisfaire du nécessaire. Les Hommes sont malheureux car ils sombrent dans une quête de l’illimité alors qu’en vérité, il en faut peu pour être heureux. Un Homme inquiet ne saurait être heureux. Le bonheur consiste dans la quiétude. Pour l’atteindre, il faut donc appliquer la recette de Baloo et chasser de notre esprit tous nos soucis. Oui, il faut rire et sauter et danser et chanter.
Ajoutons qu’il faut se garder de convoiter des biens dont le plaisir qu’ils procurent sera mêlé à la souffrance. Cueillir une banane se fait simplement mais en revanche, si le fruit de nos rapines est tout plein d’épines, alors le plaisir s’en trouve altéré. Ainsi, il faut choisir le bon objet du désir (d’après les mots de Lacan), c’est-à-dire celui qui nous procurera le plaisir le plus pur qui soit.

Lorque l’on a appris ainsi à se satisfaire du nécessaire et que l’on sait se passer de choses superflues, on est un ours très bien léché. Autrement dit : on est heureux. Baloo est le porte-parole d’un philosophe nommé Epicure. Pour ce dernier, comme pour notre ours, le souverain bien, c’est le bonheur. Et le bonheur c’est le plaisir que procure l’absence de troubles, c’est-à-dire l’absence de souffrances physiques et morales.

Pour atteindre cela, il faut s’exercer à reconnaître en toutes circonstances ce qu’il convient de choisir comme ce qu’il faut rejeter. Et la philosophie pour Epicure consiste précisément dans cet exercice d’observation et de choix. Elle nous enseigne que sans prudence et vertu, on ne vit pas agréablement. La clé du bonheur réside dans le choix de ne s’adonner qu’aux désirs naturels et non aux désirs vains.

La différence entre les deux ? Les désirs naturels sont cadrés ; les désirs vains sont illimités. Le plaisir c’est la satisfaction d’avoir accès aux désirs vains. Maintenant quand tu atteins la joie le plaisir de cet état est bon, mais si tu cherche à satisfaire tes plaisirs vains, tu n’atteins jamais la joie.

La sagesse veut que l’on apprenne à se contenter de peu et à jouir de ce que la nature dans sa prévoyance nous offre spontanément. Aussi vaut-il mieux dormir sans troubles sur un paillasse ou dans la jungle comme Baloo plutôt que d’être agité en dormant sur un lit d’or comme le prince Jean dans Robin des bois.

Source : Marianne Chaillan

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