être soi même (conte philosophique)

être soi même (conte philosophique)

Un roi se promenait dans ses jardins quand il découvrit que ses arbres, arbustes et fleurs étaient en train de mourir.

Le chêne lui dit qu’il se mourait parce qu’il ne pourrait jamais être aussi grand que le pin. Quand il passa devant le pin, ce dernier le trouva abattu parce qu’il ne pouvait pas avoir de raisins comme la vigne. La vigne, quant à elle, se mourait parce qu’elle ne pouvait pas avoir de fleurs comme la rose. La rose, elle, pleurait parce qu’elle n’était pas aussi grande et solide que le chêne.

Puis, au fond d’un de ses jardins, le roi découvrit une plante, un fraisier en fleurs aussi frais que la rosée du matin.

Le roi lui demanda donc : comment est-il possible que tu pousses aussi sainement au milieu de ce jardin sombre et fané ?

Je ne sais pas. C’est peut-être parce que j’ai toujours cru que si vous m’aviez planté, c’est parce que vous vouliez un fraisier. Si vous aviez voulu un chêne ou un rosier, vous les auriez plantés à ma place. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Je vais tout faire pour être le meilleur fraisier possible ».

Maintenant, c’est votre tour. Vous êtes ici pour contribuer à ce monde avec tout ce que vous avez à lui apporter. Regardez-vous simplement dans un miroir, vous êtes qui vous êtes, vous ne serez jamais quelqu’un d’autre.

Alors, épanouissez-vous et fleurissez en vous arrosant de votre amour pour vous-même, ou vous fanerez tout doucement…

Jorge Bucay

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