Le modèle de résonance régénérative

Le modèle de résonance régénérative

« … Quelque chose s’éveille. Quelque chose de plus qu’une épaisseur de chair est en moi perceptible… Et il en va de ma personne comme de tout vivant, herbes, bêtes… Ce quelque chose-là on l’appelle la vie. Notre regard la crée ou le laisse en sommeil, c’est selon son désir. » Henri Gougaud

Le modèle de résonance régénérative, s’appuie sur les théories et réflexions en écopsychologie. La résonance vient du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa qui signifie : vibrer avec le monde. Rosa insiste ainsi sur la nature de notre relation au monde, dans le monde : respirer, manger, ne pas l’instrumentaliser, mais s’accorder avec lui, chanter, exacerber ce que les Modernes avaient aussi entrevu : la sensibilité de l’âme. La médecine régénérative quand à elle, a pour objectif de créer des tissus vivants fonctionnels permettant de remplacer des tissus ou des organes endommagés. L’idée est donc ici de reconstruire une image de soi en relation avec le monde et avec soi. Cela pour déconstruire la souffrance que nous vivons, souvent associé à une déconnexion soit de nous, soit du monde. C’est donc une psychodynamie situationnelle, dans le sens où elle replace la personne dans son environnement en prenant en compte sa situation singulière présente, le tout dans un cadre théorique psychanalytique où l’inconscient est pris en compte.

 

La « santé », c’est vivre dans ce lien entre le dedans et le dehors, c’est « l’Harmonie du vivant » et le fait de « sentir le vivant ». C’est un regard holistique incluant soi-même et la Nature. Notre monde se limite trop souvent à ce que l’on perçoit, en fonction de ce que nous avons reçu comme éducation et schémas familiaux. Au cours de notre vie nous recevons en permanence des informations (justes ou déformées) sur notre environnement et sur ce que nous sommes.

La « souffrance psychique » est alors perçue comme une distorsion du lien. Obstacles, impasses, impuissance, solitude, dépression, frustrations sont des signes de manque de lien. De même pour les crises de vie, les deuils, les abandons, les modes de souffrance répétitifs, les abus etc. Lorsque il y a une forme de dysharmonie en nous (mal-être), c’est le signe d’une perte de lien avec une ressource, de l’oubli d’une partie de soi. Ainsi, une situation bloquée peut être le signe d’une coupure avec notre être profond qui s’exprime au travers de nos symptômes. Une autre raison de la souffrance intérieure, c’est le moyen de communication entre les différentes fonctions mentales: verbalisation, imagerie, émotions, sensations. La thérapie vise clairement à faire passer l’information entre ces différents plans.

Dans ce cas, c’est une partie de notre inconscient, notre « pilote automatique » qui prend le relais pour nous guider à partir des informations acquises auparavant. Il privilégie toujours la survie à partir des informations qu’il possède et qu’il utilise de manière automatique. Il peut être créatif en synthétisant ce qu’il a à sa disposition, mais jamais créateur. De ce fait, c’est par la conscience que nous pouvons apporter de nouvelles informations pour modifier, restructurer notre être, et soit installer de nouvelles dynamiques inconscientes plus appropriées, soit vivre de manière plus consciente dans le présent de nos actes.

Le thérapeute est celui qui invite la personne à se remettre en mouvement ; à retrouver une relation saine avec soi et le monde. La personne va ainsi s’ouvrir peu à peu, aux « possibles » que son être profond sera prêt à accueillir, à « être Avec », à nouveau en lien. La Nature, la vie, a des messages pour nous si notre cœur s’ouvre à les recevoir. Notre être vibre alors de cette gratitude et redonne à la Nature le soin qu’elle nous a prodiguées. La solitude s’efface: nous faisons partie de ce monde composé de vivant. Pour cela il convient de sortir du réductionnisme matérialiste, dualiste qui a séparer l’individu du monde. En replaçant la personne dans un tissage relationnel entre lui et le vivant, l’objectif est de libérer l’homme occidental enfermé dans son mental et dans des automatismes dont il n’a même pas conscience et à ouvrir sa conscience à la paix présente à l’intérieur de lui.

Les neuro-sciences renseignent que les émotions négatives qui sont liées à un événement particulier doivent absolument être libérées sinon leur toxicité gagnera l’inconscient à tel point qu’elles se retrouveront dans des situations très souvent sans lien apparent avec l’origine de cet événement. Cela se traduit par la répétition des mêmes erreurs, l’apparition de blocages, de maux chroniques, etc. Il n’est pas nécessaire de revivre les situations douloureuses car le processus de guérison se fait subtilement, dans la douceur, la délicatesse mais aussi en profondeur afin d’aboutir à un résultat efficace permanent. La coopération du consultant est primordiale et prouve son désir d’aller mieux. Personne ne peut être sauvé contre son gré. De la même façon qu’il n’existe pas de thérapeute, outil ou traitement « magique » et instantané.

 

Notre paix provient de notre unité intérieure.

Qu’on les nommes « voix intérieures », ou en psychologie subpersonnalité (chez Janet ou Jung) et I-position (chez Hermans), nos multiples aspects agissent en nous, de manière inconsciente comme des programmes autonomes, n’agissant pas toujours selon nos souhaits. Il existe une thérapie basée sur cela nommé la thérapie des états du moi.
Exemples d’états du moi : (Le rationnel, l’émotif, le sensible, l’artiste, l’observateur, l’organisateur, le solitaire…)

Quelques variantes par thème …
Sous-personnalités archétypales : animale : le requin, le loup aux dents longues, l’ours, l’aigle, girafe, loutre, bison…
Sous-personnalités archétypales : des contes : Peter Pan, Le petit poucet, le Chaperon rouge, la Sorcière, le Prince Charmant …
Sous-personnalités archétypales : mythique : le dragon, la fée, le faune, le génie de la lampe, l’ogre …
Sous-personnalités archétypales : héroïque classique : Hercule, Ulysse, Merlin, le Roi Arthur, Jeanne d’Arc, Robin des Bois…
Sous-personnalités archétypales : héroïque moderne : Superman, Batman, Luke Skywalker, Dark Vador, Harry Poter, Néo, James Bond, …

 

Ce modèle permet aux corps émotionnels, physiques, et subtil par un dialogue intérieur, et une communication pacifiée, de se libérer d’ancien programme devenu obsolète, qui bloquent l’évolution et le bien-être de la personne (avec : culpabilité, méfiance, honte, peines de cœur, rancœur et colère, crainte, peurs…). Elle entend les besoins de chaque partie pour trouver de manière apaisante un chemin qui soit à l’écoute de chacune d’entre elles pour aller vers des émotions positives dynamisantes ( confiance, estime de soi, amour, pardon, bien-être, liberté, sécurité…).

Par exemple, nommez en vous-mêmes un observateur, demandez-lui de voir pour vous ce que vous faites vraiment quand vous êtes dans une relation sociale, de manière à prendre conscience que ce que vous appelez votre personnalité est une sorte de village dans lequel bougent et vivent un assez grand nombre de personnages qui prennent la parole les uns après les autres et qui occupent chaque fois toute la scène. Je suis coléreux, mais je ne suis pas que ça. Et pourtant, quand le coléreux occupe le champ de conscience, il dit “je”, il m’embarque tout entier dans sa bêtise. Nous sommes ainsi manipulés par des “je” successifs. Mais qui, véritablement, a le droit de dire “je” ? Posez-vous la question.

 

Notre paix provient de notre relation au monde.

La vision moderne de la réalité a séparé le soi de l’autre, la pensée du ressenti. Dans une perspective relationnelle, ces différences ne tiennent plus. Ce qui apparaissait comme des entités séparées et autonomes est maintenant vu comme interdépendant. Ce qui apparaissait comme « autre » peut également être interprété comme coexistant de « soi ». On nous a appris à nier l’importance des émotions, qui sont des réponses à notre environnement aussi valides que les constructions rationnelles. Les sensations, les émotions, les intuitions, les concepts se conditionnent les uns les autres, chacun étant une façon d’appréhender les liens qui tissent notre monde

Recréer du lien relationnel, via le symbolique, c’est réaliser que tout ce qui est vivant peut devenir un allié si je le veux : la pluie, le vent, le soleil, les minéraux, les végétaux, les animaux, etc. Chacun de ces éléments peut nous apporter ses qualités si nous lui demandons. Par exemple, on peut demander la chaleur du soleil, le nettoyage du vent, la purification de l’eau, la stabilité du minéral… Et chaque matin, on peut en se réveillant demander une qualité dont on aura besoin dans la journée. 

 

On a perdu l’habitude de ressentir le corps de l’intérieur au quotidien.

Nous serions bien inspiré de méditer sur la perception du corps que nous offre David Abram dans son ouvrage intitulé « Comment la terre s’est tue » : « Loin de restreindre mon accès aux choses et au monde, le corps est le moyen même d’entrer en relation avec toute chose. » Comment pouvons-nous être connectés, conscient de ce qui nous entoure, si nous avons tant de mal à être dans nos corps ?

De nos jours, on aime (plus ou moins) l’idée que ce l’on ce fait de notre corps, mais plus notre corps en lui même. On vit avec lui et non en lui. Le corps est une sorte de lieu sacré à notre disposition, un Temple personnel, qui nous relie au mystère et à la paix. On peut ainsi ré-envisager la vie tout autrement, avec les yeux d’un enfant qui s’étonne de chaque nouveauté. A partir du moment où je sais que mon corps est sacré, je ne dois pas le profaner, c’est-à-dire que je dois à tout moment me respecter et je ne dois pas laisser profaner ce lieu sacré, donc je ne dois pas me laisser manquer de respect. Et surtout je dois l’aimer puisqu’il est sacré, il doit être traité, regardé avec Amour, un amour inconditionnel et je peux me laisser aimer par tout ce qui m’entoure.

Lorsque vous êtes présent à vous-même, vous vous mettez à habiter ce que l’on pourrait appeler « votre espace intérieur ». Si vous n’êtes pas là, la maison est vide. Il n’y a ni espace intérieur ni espace extérieur. Mais quand vous êtes là, le premier constat que l’on peut faire, c’est que l’on est heureux d’être là. On va donc commencer par aimer cet espace, par le protéger. On va faire attention au climat dans lequel on vit. On ne se nourrit pas de négatif, on commence à avoir une nouvelle forme d’hygiène.
Et cela se traduit dans nos actes. On ne cherche plus le conflit. On devient attentif à tout ce qui nous rend égoïste, à tout ce qui empêche l’amour de circuler.

Exemple : je peux fermer les yeux, prendre contact avec mes pieds et avec ma respiration. Respirer avec mes pieds, par mes pieds et leur poser une question : « qu’est-ce qui est bon pour moi la maintenant ? » et laisser venir la réponse.

Voir cet article sur la question : revenir-au-corps-pour-lacher-le-mental

 


Conclusion : 

Je rencontre régulièrement des patients qui ont déjà suivi une thérapie classique mais qui n’y ont pas trouvé les réponses qu’ils cherchaient. Ce modèle humaniste et complète laisse plus de place à l’expression de vos ressentis et de votre intériorité à un niveau plus subtils. Cette pratique prend donc en compte toutes les dimensions de l’être humain. C’est créé une nouvelle relation à soi-même et au monde, plus apaisé. Le thérapeute se met en lien avec ses guides et les guides du patient sur l’objet de la consultation et qui émanent souvent de l’inconscient sous forme d’images, de paraboles, etc. Ainsi le consultant dévoile en quelques sortes son « soignant intérieur » qui serra actif dans la démarche thérapeutique. Le thérapeute entame alors un dialogue et un travail énergétique avec ce soignant intérieur qui, lui, connaît les clés du problème par-delà la solution vers un mieux-être. En définitive, c’est une solution pour le consultant auquel il appartient toujours de décider de la direction de sa guérison. Comme toute méthode de soin, c’est un travail de pleine collaboration entre lui et le thérapeute.

Même si elle a démontré qu’elle était une voie effective pour tous sortes de problèmes psychologiques, cette voie ne s’adresse pas seulement à des personnes en souffrance, mais à toute personne en quête de lien authentique avec le vivant ( autant interne qu’externe). 

 

Cette pratique permet de :

  • Mettre en pensées ses maux : Prendre le temps de s’exprimer, de s’écouter. De se sentir accueilli(e), reconnu(e), compris(e). Transmuter ses blessures, peurs, mémoires.
  • Mettre ses émotion, en mouvement : Émotion vient de l’étymologie latine “motio” qui signifie mouvement. Un mouvement qui permet de se (re)connecter à soi. Harmoniser la relation entre notre Cœur et notre mental. Travailler sur les émotions, pensées, systèmes de croyances limitantes, pureté des intentions
  • Mettre son corps en relation, habiter sa maison : Le corps est notre maison, le véhicule de notre être. Comment renforcer mon ancrage, accepter de vivre ici et maintenant. Comment me relier à mon corps qui peut me faire souffrir. comprendre les messages de mon corps ET aussi mon potentiel, mes ressources.
  • Cheminer en confiance à partir d’une problématique, pour retrouver son équilibre intérieur. Se reconnecter à sa dimension originelle sacrée. Le recentrage et la re-connexion à soi même avec l’harmonisation de l’être pour développer ses vertus du cœur comme l’altruisme, le pardon, la compassion…

 

 

 

 

 

 

 

 

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