Pourquoi ?
Les écopsychologues estiment que notre rupture avec la Terre et notre environnement (oïkos d’où vient éco signifie maison, terre) est une des sources profonde de notre malaise social. L’écopsychologie s’adresse à toutes les personnes qui se trouvent perdues, épuisées ou malmenées face à la destruction du vivant et peut-être qui vivent ou ont vécu de l’épuisement, du découragement ou du désespoir. L’écopsychologie propose de se réengager dans ce monde, mais différemment, en apprenant à mieux prendre soin de soi, tout autant que des causes qui nous concernent ou nous tiennent à cœur. L’accompagnement en éco psychologie désigne des rencontres régulières : pour avancer sur sa voie, approfondir sa réflexion personnelle et sociale, faire le point sur sa vie, et trouver ensemble un sens et un apaisement face au contexte social et personnel et à la situation présente.
L’écopsychologie veut changer le regard que nous portons sur la nature et nous conduire à ne plus la percevoir uniquement comme un stock de ressources, mais aussi comme une âme » nous explique Michel Maxime Egger. Déjà, le psychiatre et psychanalyste suisse Carl Gustav Jung faisait le constat « qu’à mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s’est déshumanisé. L’homme se sent isolé dans le cosmos, car il n’est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. » Theodore Roszak nous dit, pour sa part, qu’il faut remettre en cause ce qu’il appelle la « conscience objective », qui est une conscience qui nous sépare du monde et qui, en fait, n’est pas autre chose que le cogito cartésien. Pour René Descartes, au XVIIème siècle, l’humain, au fond, se réduit à une rencontre entre une conscience personnelle rationnelle − le fameux « je pense donc je suis » − et un corps qui n’est que machine. Theodore Roszak, en appelle à une conscience élargie, capable d’accueillir la vérité des mythes, des rêves, de l’art, des projets et des espérances sociales.
(un article à lire pour aller plus loins)
Comment ?
Le thérapeute doit, non pas diriger, mais accompagner : il ne précède pas et ne se contente pas de suivre non plus. La psychosociologie utilisée comme chemin d’approfondissement de soi retient l’attention en ce qu’elle puise fermement ses racines autant dans un terrain ontologique, à savoir les structures les plus profondes de l’existence humaine, que dans un terrain anthropologique, à savoir les structures profondes, sociale et philosophique de l’occident. La solution à la crise écologique se trouverait-elle autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nous ? Un lien vital, pas seulement physique, mais aussi psychique, nous relie à la nature. Mais comment renouer ce lien, mis à mal par la vie moderne ? Telles sont les questions que tente de résoudre l’écopsychologie, un courant de pensée en plein essor outre-Atlantique, regroupant scientifiques, médecins, psychologues, sociologues et philosophes. Les écopsychologues constituent une mouvance qui se veut sociocritique.
L’enjeu est, par un travail de conscience, de déconstruire le « faux moi » conditionné par la technologie et la consommation, de dévoiler le formatage par la publicité, le marché et les pressions sociales. Au moi égocentré, séparant et individuel qui a conditionné la culture dominante en occident, les écopsychologues substituent un « moi écologique », écocentré, et reliant. Le soleil ne brille pas sur nous, mais en nous. Les rivières ne coulent pas sur nous, mais à travers nous. Poser des questions est une composante essentielle du processus de prise de conscience. Des aspects personnels pourront être approfondis avec le patient au cours de la thérapie.
Pour qui ?
Pour toute personne désirant effectuer un accompagnement thérapeutique fondé sur une recherche d’empuissentement, de recherche de sens et de force d’action pour apaiser la souffrance psychique interne associé à une situation et des problématiques plus sociales qu’interne et psychologique.
Combien de temps ?
Cet accompagnement peut durer quelques séances, plusieurs mois ou plusieurs années selon la demande.
