Et si un rapport de force commençait avec ces deux mots contaminés qui polluent les perspectives ?
« DEMANDEUR D’EMPLOI » : En somme, il ne s’agit que de désigner une personne à la recherche d’un emploi. Cependant, grâce à ses synonymes tels que réclamer, quémander ou mendier, la connotation du verbe demander s’infiltre de manière pernicieuse dans les esprits
L’utilisation du verbe demander place toujours l’individu en position de supériorité par rapport à celui qui est fait appel. Le second a le pouvoir, la compétence ou le savoir-faire que le « demandeur » n’a pas. Le patron occupe une position de supériorité par rapport au « candidat à l’emploi », responsable de ne pas avoir réussi à conserver son emploi. Ce terme « demandeur » représente ce que l’individu n’a pas et remet en question ce dont il dispose : ses compétences ou son expérience. Le fait est que l’expression est insidieusement dévalorisante voire humiliante pour la personne sans emploi, qui possède de nombreuses qualités et compétences, mais qui est étiquetée de cette dénomination peu gratifiante : « demandeur d’emploi ».
Une expression qui affaiblit la confiance en soi et anéantit l’estime qu’on avait avant de se retrouver sans emploi. Par conséquent, la motivation du « demandeur d’emploi » se dégrade rapidement et devient encore plus précaire que sa situation professionnelle. Parce qu’il s’agit de quel poste? Le « demandeur d’emploi » devrait il accepter n’importe quel emploi parce qu’il demande plutôt que d’offrir ? La formulation réduit le niveau d’exigence de la personne.
Il serait essentiel de réexaminer cette dénomination afin de redonner une image plus valorisante à celui qui cherche un emploi et de faire évoluer les mentalités. Qu’il possède des diplômes ou non, qu’il ait une expérience ou qu’il soit novice, chaque personne possède un ensemble de qualités et de compétences, réelles ou potentielles. C’est ce qu’il est nécessaire de mettre en valeur. Dans l’esprit du dirigeant ainsi que dans celui du salarié à la recherche d’un nouveau poste, il est essentiel qu’il représente une entreprise individuelle qui offre ses compétences au meilleur prix à une agence. Et si l’individu qui cherche un emploi devient un « fournisseur de compétences« ?
Quelle est la différence entre ces deux expressions ?
Le demandeur d’emploi accepte ou refuse un poste qu’on lui propose, il doit plus s’adapter au poste que montrer sa singularité qu’il pourrait apporter et mettre au service de l’activité.
Un fournisseur de compétences fonctionne comme un artisan. Il est capable d’estimer ce qu‘il vaut, ses qualités, son expertise, et sa singularité qui peut être un atout, et dont il est susceptible de proposer à l’entreprise qui l’embauche.