Lorsque le corps subit une blessure ou une anomalie, l’intervention d’un médecin semble être la réponse la plus appropriée et la plus raisonnable. Cependant, lorsqu’il s’agit d’aller consulter un psy, les individus éprouvent une attitude plus critique.
Pour approfondir notre compréhension du concept de thérapie, voici une série d’idées reçues sur les personnes qui consultent.
Nous sommes faibles ?
En fait, suivre une thérapie nécessite un grand courage et une grande force. Parfois, on me dit qu’il doit être plaisant de consacrer une heure par semaine à « prendre soin de mes problèmes ». C’est en effet plaisant. Cependant, cette heure est également la plus épuisante de toute ma semaine sur le plan émotionnel. Il est nécessaire d’accepter d’explorer toutes les zones de sa pensée et de son cœur, et de partager sans hésitation toutes ses peurs et son vécu, afin de profiter pleinement de l’assistance du thérapeute. Pour faire face aux limites de ses émotions et de sa pensée, il faut beaucoup de force, pour se laisser guider sur des chemins que l’on n’aurait pas empruntés, pour en tirer des leçons et chercher activement une meilleure voie.
Nous sommes fous ?
Qu’un patient reçoive une thérapie en raison d’une maladie mentale ou qu’il recherche de l’aide pour organiser ses sentiments ou ses pensées envahissantes, il n’est en aucun cas approprié de le qualifier de fou. Cela accentue la stigmatisation, ce qui explique pourquoi certains individus ne se tourneront jamais vers l’aide pour trouver l’apaisement dont ils ont tant besoin.
Nous gaspillons notre argent ?
Chaque individu gère son argent selon ses propres priorités. De même que quelqu’un dépensera de l’argent pour écouter les conseils d’un coach personnel qui l’aidera à atteindre ou à retrouver un certain niveau de condition physique, je perçois les fonds que je dépense chez le psychologue comme un investissement dans ma santé et mon développement personnel.
On n’a personne à qui parler ?
Nous avons une vie sociale, donc nous ne nous rendons pas chez le psy. La psychothérapie ne se substitue pas aux liens d’amitié, et le thérapeute n’est pas un ami. L’amitié agit dans l’un et l’autre sens : les perspectives qui s’échangent peuvent être influencées par l’expérience personnelle et les situations. Cela intensifie la stigmatisation et explique pourquoi certains individus ne se tourneront jamais vers l’aide pour trouver l’apaisement dont ils ont tant besoin. Un expert compétent l’accompagne pour faire face à ses obstacles et à ses besoins.
L’intervention d’un thérapeute ne signifie pas non plus que l’on entretient de mauvaises relations avec ses parents. Il est vrai que c’est dans l’enfance que l’on acquiert des aptitudes sociales et une manière de voir les autres, ses besoins et le monde en général. Cependant, tout ce qui nous arrive ensuite ne peut être toujours réduit à la relation que nous entretenons avec nos parents.
C’est dû à notre dépression ou à quelque chose de spécifique qui s’est produit ?
En général, il y a un facteur déclencheur. Il existe de nombreuses raisons de consulter en raison d’une expérience traumatisante, de tensions dans ses relations et de l’impression de ne plus pouvoir gérer le quotidien. Il n’est pas suffisant de cocher des cases pour déterminer si l’on a besoin de consulter un psy. En réalité, il existe toujours une justification valable pour consulter, justification qui peut évoluer par la suite : on peut partir d’une expérience, puis en explorer d’autres.
Nous allons très mal ?
Il n’est pas nécessaire d’être en danger pour consulter un psy. Comme nous venons de le constater, il y a généralement un facteur déclencheur, mais cela peut également résulter d’une succession d’expériences ou de ressentis. Je suis âgée de vingt ans, je suis employée, je suis épanouie et en bonne santé. Mon travail, mes relations sociales ou mes loisirs ne me font pas souffrir. Je participe avec sérénité à ces réunions hebdomadaires. Pourquoi est-ce que j’irais voir un psy ? Comme je l’ai mentionné, les motifs peuvent varier. Néanmoins, je peux ressentir une grande importance à acquérir sur moi-même et sur la façon de gérer certains sentiments, certaines situations et certains besoins.
Nous ne savons pas lâcher prise face au passé ?
Afin de faire face aux défis du présent, il est fréquent de faire référence au passé. Cela ne signifie pas nécessairement que nous vivons dans le passé. De simples incursions sont effectuées pour essayer de démêler et de comprendre certaines connexions et certains problèmes sous-jacents qui se posent actuellement, mais cela n’est pas automatique et obligatoire.
Nos psy nous indiquent ce qu’il est nécessaire de faire et de penser ?
La consultation avec un thérapeute ne veut pas dire que nous avons perdu le contrôle de nos pensées et de nos émotions. Au final, les patients deumeurent des individus qui font appel à leur instinct et à leurs connaissances afin de prendre des décisions adéquates. Le psy est présent pour nous accompagner dans la résolution des obstacles et faciliter notre accès à une vie plus épanouissante et plus saine. Son rôle n’est pas d’imposer des instructions.
Chaque psy n’est pas nécessairement adapté à tous les patients. Il est nécessaire d’explorer les annuaires et leur sites pro, afin de dénicher celui qui répondra le mieux à nos besoins et à nos désirs. En combattant ces idées reçues, j’espère contribuer à faire de cette société une société plus tolérante envers ceux qui demandent de l’aide.