Accompagnement spirituel et/ou aide psychologique ?

Accompagnement spirituel et/ou aide psychologique ?

Il se fait sentir de nos jours en Occident un besoin puissant d’une psychologie spirituelle qui ne soit basée ni sur une dogmatique ni sur le pathologique. R. Assagioli, psychologue occidental, était en avance d’un demi-siècle sur son époque montrant comment la psychologie et la spiritualité pouvaient s’enrichir l’une de l’autre et nous guider vers l’éveil à une conscience plus haute que notre petit moi limité et vers la réalisation de soi. De nos jours de nombreuses problématiques sociales ramène la question du Sens et du spirituel au devant de la scène via notamment ce que l’on nomme « la transition intérieure. » (Voir l’ouvrage : Reliance manuel de transition intérieure, de Michel Maxime Egger, Tylie Grosjean et Elie Wattelet.)

 

Cet intérêt pour l’expérience spirituelle sous ses formes les plus diverses n’est pas un mouvement orchestré par une autorité centrale, c’est un mouvement populaire. Aux États-Unis, 25 % des best-sellers ont un sujet relié à la spiritualité. La psychiatrie, bien obligée, se met même à suivre. Après avoir longtemps considéré la religion comme le grand ennemi – sans doute parce que grand concurrent pour donner une explication autorisée de l’esprit -, elle a intégré dans sa récente classification (sous la rubrique Z du DSM IV) les problèmes psychologiques liés à une crise religieuse ou spirituelle et sans trouble mental associé, ainsi que, comme diagnostic différentiel, les problèmes religieux ou spirituels qui ne donnent lieu à aucun trouble psychologique quel qu’il soit. 

Comme nous l’explique le docteur Jacques Vigne, il n’est pas inutile, quand on parle de spiritualité et de santé, de rappeler que les mots médecine et méditation ont la même racine med qui signifie s’occuper de. La méditation cherche à éveiller le bonheur intérieur ; si ce bonheur manque, la maladie se développe plus facilement. Par exemple, on a cherché à comprendre pourquoi il y avait tant de maladies et de décès dans l’année qui suivait la mise en retraite. On a retrouvé, chez ces sujets qui avaient une tendance à l’auto- dépréciation et à la tristesse du fait de leur cessation d’activité, une baisse des immunoglobulines E. marquant une baisse des défenses immunitaires. Sachant cela, on comprend mieux qu’une méditation qui dissipe la tristesse puisse agir comme un véritable médicament. Le chemin spirituel n’est pas la recherche volontariste d’instants de connexion, de paix et de clarté dans une existence qui deumereurait globalement dans la séparation, les turbulanences ou la confusion. En synergie avec la grâce du « plus grand que soi », il constitue un processus qui permet, progressivement, d’établir l’être de manière durable – car profondément ancrée – dans un climat intérieur de sérénité, de plénitude, et d’humble maîtrise dans le lâcher prise. Cependant la spiritualité ne doit pas être confondu avec la religion. Comme le dit une personne spirituelle : « Nous avons besoin de spiritualité pour notre esprit, comme nous avons besoin d’eau pour notre corps. Mais certaines personnes se contentent d’eau pure, d’autres mettent du thé dedans. La spiritualité, c’est l’eau ; et la religion est le thé : une manière culturelle et ritualisée de boire cette eau dont nous ne pouvons nous passer. » La spiritualité founie des points centraux pour nos époque : le réenchantement du monde, la refondation anthropologique, l’exprérience d’un sacrée relationnel et la quête de sens. 

 

Le réenchantement du monde : 

Dans son entreprise de désenchantement du monde, la modernité occidentale est la première civilisation à avoir « naturalisé » la nature, c’est à dire à l’avoir privée de toute intériorité pour la réduire à un objet, voir une marchandise. Certains écopsychologues, parlent de « la voix de la Terre », du vivant pénétré « d’esprit et de conscience ». Nous avons là, une manière de renouer avec le mythe transculturel de l’âme du monde. M. Taleb la définit comme une « émanation de l’Un, le liant universel, la vivante dynamique qui donne au cosmos sa cohérence, qui fait que l’univers est justement cosmos et non chaos, organisme et non assemblage. Loin du positivisme et de la cosmologie mécaniste qui avaient prévalu en Occident depuis Newton, la science contemporaine s’est rouverte à la métaphysique et à la question du sens, dans la conscience humble qu’elle ne peut pas tout expliquer. 

 

la refondation anthropologique : 

Dans le paradigme de la modernité, l’humanité a été rabattue sur elle-même, absorbant en elle même son origine et sa fin. Cela d’autant plus que, à partir de la fin du Moyen Âge, l’Occident a évacué l’anthropologie ternaire (corps-âme-esprit) présente sous diverse modalités dans nombre de tradition de sagesse. L’être humain a été réduit à un composé psychosomatique (corps-âme). Il a été comme privé de son esprit ou intellect spirituel, cette troisième faculté -mystique contemplative- (qui rejoint le concept d’imaginal) qui lui permet une relation profonde avec le vivant et l’existence. 

Or, suis-je seulement parce que je pense, sens, ressens et fais ? Ou suis-je aussi pare que -méditant, priant, célébrant, créant et espérant – je me rends présent au mystère du « plus grand que soi » ? Ne suis-je qu’un ego identifié à ses conditionnement ou y a t-il, dans le fond de mon être existentiel (physique, émotionnel, mental) une dimension plus profonde, plus large et plus haute qui demande à être éveillée, cultivée et accomplie ? « La relation à l’infini n’est pas un savoir, mais un Désir », écrit le philosophe Emmanuel Levinas. Essence de notre être selon Spinoza, ce Désir (avec une majuscule) est la force créatrice qui nous donne l’élan de vivre, l’énergie dynamique qui nourrit nos aspirations les plus élevées, nous met en quête de sens, loin des modèles proposés ou imposés par la société du marché. 

 

Le sacré relationnel : 

De cette refondation spirituelle du cosmos et de l’être humain découle un art de la reliance. Une reliance basé sur une culture d’un quadruple lien.

  • À soi – au delà de l’ego- dans une démarche de connaissance, d’accomplissement et d’alignement entre notre être profond, nos aspirations et ce que nous faisons.
  • Aux autres – au delà des frontières d’identité – dans la compassion et l’amour, la construction de la confiance, de la solidarité, du soin, de la fraternité et du partage.
  • Au vivant – au delà de toutes les séparations- dans la conscience de notre interdépendance, la reconnexion profonde avec les autres formes de vie, humaines et autres qu’humaines.
  • Au « plus grand que soi » – au delà de tous les dogmes – à travers l’accès à des état de consciences plus larges, profond et élevés où nous répondons à l’appel de l’Infini et accueillons le Souffle qui se donne. A chaque fois, il s’agit de retisser, soigner ou remplacer des liens défaits, souffrants ou en souffrance. 

 

Une quête de sens : 

L’art de la reliance et l’expérience du sacré sont également sources de sens. Quel que soit notre système de croyances, les grandes interrogations « D’où venons-nous ?  » et « Où allons nous? » ainsi que la question des valeurs constituent des éléments incontournables de nos existences. Le mot « absurde », étymologiquement, vient du latin Surdus, qui veut dire sourd. (Re)trouver du sens, c’est d’abord se (re)mettre à écouter et entendre -avec vigilience et attention-ce qui émane des profondeurs de notre terre intérieure et de la Terre, ce que l’Esprit a à nous dire à travers elles. La spiritualité rejoint ici la philosophie, dont on peut observer depuis des années le renouveau et le succès, à travers des cafés, des revues et des ateliers pour les grands et les petits. Dans une perspective spirituelle cependant, le sens n’est pas que le fruit d’une réflexion intellectuelle. Il est comme donné ou révélé autant que créé. À accueillir autant qu’à construire.  

 

En quoi consiste un accompagnement spirituel ?

Tant que nous fonctionnons de façon automatique en remplissant nos tâches les unes après les autres, nous ne laissons pas une véritable place à la spiritualité. La spiritualité apparaît dans notre vie dès que nous commençons à porter attention à nos insatisfactions et aspirations, à nos sentiments et sensations, et que nous nous demandons quel est véritablement le sens de notre vie. Pourquoi dois-je affronter des contrariétés ? Pourquoi toutes ces difficultés à traverser ? Lorsque l’on replace la question du sens dans notre existence.  

Un accompagnement peut prendre une multitude de formes. Mais généralement, il est à votre disposition pour débloquer une situation néfaste dans votre vie, une situation qui bloque votre cheminement. Il peut s’appliquer à toutes les sphères de votre vie. Il n’y a aucunes gêne et tabou à avoir. Je suis ici pour être à votre écoute et déceler les points de blocages à transformer, voire transmuter. Après, je vous indique les démarches mentales et psychologiques à suivre pour vous libérer au mieux et au plus vite. Je tiens aussi à vous mettre en garde qu’une telle démarche demande que vous vous impliquiez à 100 % dans le processus. Je suis là pour vous aider à vous aider.

Mais comment retrouver le lien entre le psychisme et le spirituel ?

En quoi le travail de psychothérapie qui, la plupart du temps, conduit au renforcement du Moi et le cheminement spirituel conduisant à l’expérience du Soi se rencontrent-ils ?  Le travail psychothérapeutique doit conduire la personne dans les profondeurs de son âme afin de lui permettre d’ouvrir le dialogue avec son inconscient.

La fonction symbolique correspond à la capacité du sujet à accéder à sa conscience individuelle, à développer son aptitude à devenir lui-même, c’est-à-dire à découvrir sa vérité de personne tout en étant relié au monde par l’ouverture d’une conscience collective faisant se rejoindre le monde intérieur et le monde extérieur. Contrairement à certaines psychothérapies visant le renforcement du moi, la voie spirituelle est essentiellement centrée sur la compréhension que le moi n’est qu’un ensemble de constructions sociales auxquelles l’individu s’identifie, qui le font souffrir et dont il doit se dés-identifier pour accéder à une réalité plus haute.

Dans la mesure où la vie spirituelle est un parcours, l’accompagnateur doit avoir une expérience de ce qu’est un itinéraire spirituel avec ce que cela comporte de pièges. Car le champ de l’intériorité est par excellence le domaine où peuvent fleurir les illusions. On sait, par exemple, que chaque vertu peut avoir son double qui n’est en rien vertueux. Ainsi on est parfois obéissant par peur des initiatives et on peut demeurer passif parce que l’on reste marqué par la force des figures parentales. Il existe des pseudo chastetés qui cachent une peur de la sexualité. Et le sens de la responsabilité peut parfois exprimer une réelle volonté de puissance etc…

 

Sortir des fausses identifications

L’identification est le processus qui consiste à laisser entrer en nous, et à se prendre pour, tout ce qui se passe autour de nous. Deux personnes se disputent : je commence à être mal à l’aise, et ceci finit par me mettre de mauvaise humeur ou même par me rendre agressif. Ou bien j’entre dans ma salle de bains en voulant me laver les mains à l’eau chaude, je constate qu’il n’y en a pas et je suis agacé. Cela, c’est s’identifier, soit à un problème relationnel, soit à une situation extérieure.

Que faut-il faire tout simplement, quand il n’y a pas d’eau chaude ? D’abord se laver les mains à l’eau froide, ensuite aller voir l’intendant ou la personne responsable et lui demander calmement de vérifier si tout fonctionne et de remettre l’eau chaude. Dans le pire des cas, on continuera de se laver à l’eau froide… Les émotions créatrices de souffrances naissent de notre incapacité à nous adapter aux situations. Par contre, dans un premier temps, on peut s’identifier à ce qui est positif, parce que cela permet de s’en approcher. Si vous ne vous identifiez pas un peu à ce qui est vrai ou bon, vous ne saurez pas comment arriver à la Vérité, ni comment faire ce qui est bon. Il est vrai qu’un jour, il faudra aussi dépasser l’identification aux choses positives. Mais pour l’instant, il faut que vous vous fixiez des buts et l’identification à des buts élevés est juste. Pour sortir de l’identification, il s’agit de pratiquer une forme de prise de conscience de soi appelée le rappel de soi. Ce rappel consiste à s’observer simplement, sans porter aucun jugement ni émettre aucune critique quant à soi-même.

  

La qualité d’amour se transforme Progressivement 

Si vous êtes en Chemin, la qualité d’amour se transforme peu à peu en vous. Arrive alors un moment où cet amour n’est plus lié à la sensibilité ou à la sensiblerie, ni à des sentiments qui changent si vite : un jour, on aime et le lendemain, on n’aime plus… Cet amour devient plus réel et plus objectif. Tout faux semblant a disparu. Il reste uniquement l’Amour du niveau supérieur, c’est-à-dire une énergie unifiante. Certains d’entre vous l’ont expérimenté. Ils savent que parfois, lorsqu’on pratique correctement la méditation, les mouvements méditatifs ou un travail sur la respiration, cet amour peut soudain se manifester. Ils sont alors unis aux autres et à tout ce qui les entoure. Lorsque cet Amour vous possède, vous n’êtes plus dépendant de ce que les autres pensent de vous. Vous, en général, vous aimez les autres parce que vous attendez quelque chose d’eux, et vous les aimez un peu moins quand ils disent ou font des choses, ou ont des comportements, qui vous conviennent moins. Dans l’amour objectif, dans l’amour réel, il n’y a pas d’attente : il y a un état d’amour, c’est tout. Parce que le niveau supérieur est entré en vous, un amour supérieur agit à travers vous.

Une fois installé dans l’âme apaisée, l’être humain devient capable de reconnaître sa propre essence. La personnalité est dépassée et il entre dans la troisième étape, il devient un initié qui porte en lui la paix et qui est animé par la passion de ce qu’il fait, en particulier pour aider les autres. Cette étape est celle du cœur, car elle permet d’aimer réellement. L’étape suivante est la réalisation totale du cœur, qui correspond à une partie du moi supérieur que nous appelons le “centre émotionnel supérieur”. Si l’essence évolue davantage encore, elle entre dans le centre intellectuel supérieur, que les soufis appellent “le fond du cœur”. 

 

Remarque sur notre rapport à la souffrance : 

La souffrance n’est pas vue comme entièrement négative: de même que le feu peut occasionner des brûlures, le couteau blesser, mais que les deux sont quand même utiles à qui sait s’en servir, de même la souffrance sert à nous éveiller chaque fois que nous acceptons d’écouter son message. Sortir de la souffrance a toujours été une motivation pour entrer dans une voie spirituelle ; au début, on cherche à remédier à la souffrance physique, puis on s’aperçoit du rôle du psychisme dans l’origine ou l’aggravation de celle-ci et on entame un travail intérieur. Par la méditation et les autres pratiques psychocorporelles, on développe déjà une claire sensation de son corps. 

De même que la fleur a son rythme, s’ouvre et se ferme, de même que le corps a son rythme, s’endort et se réveille, de même le psychisme a son rythme aussi; naturellement, il alterne les phases d’intériorisation et d’extériorisation. Dans les dépressions dues à des conflits intra-psychiques, on peut considérer que le sujet est mal et insuffisamment intériorisé. Il n’arrive pas à rejoindre les zones profondes de son être en descendant en dessous des tempêtes de surface. Il doute même que ces zones existent : c’est sa maladie. La société et souvent la famille demandent à l’individu de fonctionner constamment dans le réel extérieur; cependant, comme le disait Bachelard,  » Un être privé de la fonction de l’irréel (en d’autres termes le réel intérieur) est aussi névrosé qu’un être privé de la fonction du réel « .

 

Attention : ceci n’est pas une voie spirituelle mais une démarche qui prends en compte VOTRE dimension spirituelle.

 

 

 

 

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