la Communication Non Violente

la Communication Non Violente

Comment favoriser une qualité de relations qui va permettre de répondre aux besoins des autres, en étant motivé par l’élan du cœur ? En pratiquant la CNV.

 

Il s’agit d’un outil de communication, principalement verbal, qui vise à transformer les conflits en de simples dialogues. Dans la relation aux autres nous sommes confrontés à nos besoins, mais comme nous ne savons pas les reconnaître, et encore moins les écouter, nous avons tendance à les étouffer. Alors comment prétendre à une bonne écoute de l’autre, si nous ne savons pas le faire pour nous même ? Pour y parvenir la CNV propose d’apprendre l’alphabet d’une communication débarrassée de toute violence, à commencer envers soi-même. La technique repose sur l’application de quatre principes fondamentaux:

1) Toute situation doit pouvoir être observée sans juger les autres.

2) Chacun doit apprendre à exprimer son propre ressenti ;

3) a exprimer ses besoins ;

4) à formuler ce qu’il attend de l’autre.

La pratique permet de renoncer à tout jugement de l’autre pour sentir ce qui se passe en soi, tout en favorisant une collaboration mutuelle. Ce n’est en aucun cas une thérapie, toutefois elle peut avoir des retombées positives en terme de connaissance de soi.

La Communication NonViolente [CNV] est le nom choisi par Marshall B. Rosenberg pour désigner un processus fondé sur une approche spirituelle, qu’il a initié dans les années ‘70, s’inspirant, notamment, des travaux du psychologue Carl Rogers et d’Abraham Maslow, ainsi que des religions orientales. La non-violence ou ahimsa est une référence au mouvement de Gandhi. L’empathie, apport majeur des travaux de Carl Rogers, est au cœur de ce processus. Marshall Rosenberg s’appuie également sur les travaux de l’économiste chilien Manfred Max-Neef, qui a, tout comme lui, analysé les besoins humains.

Processus de CNV
Continuellement remise en question selon son auteur même : «la CNV est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire 3 choses :
– me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
– acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;
– acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner».

Thomas d’Ansembourg, dans son livre «Cessez d’être gentil, soyez vrai !», propose également le processus initié par Marshall Rosenberg. Il vise à aider à clarifier ce que nous vivons, il n’est pas l’empathie, mais y donne accès, il n’est pas qu’une simple écoute : il s’agit de se relier efficacement à soi et à l’autre.

En voici la brève description :
O pour Observation : décrire la situation en termes d’observation partageable ;
S pour Sentiment : exprimer les sentiments vécus dans cette situation ;
B pour Besoin : clarifier le(s) besoin(s) ;
D pour Demande : faire une demande avec ces critères : dans l’instant présent, réaliste, réalisable, négociable, précise et formulée positivement.

OSBD c’est le moyen 
De garder mon attention en lien 
avec la vie.
.
OSBD c’est le décodeur 
Qui m’permet d’écouter mon cœur
Derrière mes pensées et leurs cris
.
OSBD c’est le comment
J’descends à travers mes jugements
Pour entendre ce qui est présent, 
.
OSBD c’est la conscience
C’est l’intention de ma présence
A ce que je vis
.
OSBD c’est aussi le choix
De laisser circuler en moi
Cette énergie
.
OSBD c’est pas ce que je dis 
c’est ce qui me permet 
De faire couler le flot de la vie
Derrière les mots que je choisis.

 

La CNV nous offre trois étapes à écouter dans la situation :

  • Se tourner vers soi 

Je fais preuve d’auto empathie et j’épluche les couches qui me coupent de mes émotions et de mes besoins. Je prends le temps de clarifier ce qui se passe à l’intérieur de moi.

  • Aller de soi à l’autre

J’exprime ce qui se passe pour moi à l’autre avec lequel je suis en conflit.

  • Se tourner vers l’autre

Je cherche à reformuler ce qui se passe pour lui et j’écoute avec empathie comment il se sent.

 

 Du mental au coeur
La Communication NonViolente vise à nous aider à développer l’écoute de l’autre comme de nous-même. La CNV n’est pas un «truc», un simple protocole, elle est avant tout une pratique de communication exigeant d’être vécu le plus souvent et le plus pleinement possible. On l’aura compris, afin d’éviter que le processus soit purement «mental», l’exploration de la CNV nécessite la participation véritable de notre coeur… 

 

Attention cependant,

arriver à maitriser une nouvelle forme de communication demande de l’entrainement dans un cadre détendu et posé. Avant que survienne cette intégration, le décalage entre les mots et l’état de conscience risque de passer pour un manque d’authenticité. Deux facteurs se marient pour créer ce décalage. L’un est la maladresse qui consiste à utiliser une forme de langage parlé nouveau et non naturel. Essayer une nouvelle façon de s’exprimer, en particulier s’il y a la moindre tension avec autrui, risque d’amener l’attention vers notre propre état personnel et notre inconfort. Cela est immédiatement perçu par autrui comme un manque d’authenticité.

L’autre aspect de ce décalage provient plus directement à partir de l’écart entre nos mots et nos pensées. Si nous utilisons des mots empathiques alors que nous sommes en train de juger quelqu’un, ou que nous formulons ce qui ressemble à une demande alors qu’il s’agit en réalité d’une exigence.

L’intégration d’une nouvelle forme de communication ne se fait pas du jour au lendemain ou d’elle-même juste parce que nous aimons ces nouvelles idées. L’intégration vient de la pratique. Les gens continuent à s’accrocher au langage (OSBD) parce qu’il est si concret qu’ils se sentent plus sécurisés avec une telle  » béquille », sans se rendre compte qu’ils perdent leur ressource la plus précieuse : l’authenticité de leur intention du cœur.

Si nous disons quelque chose comme : « Je suis si consciente du nombre de fois où nous avons eu ce genre de conversation avec des résultats douloureux… J’aimerais essayer quelque chose de différent. C’est plutôt nouveau pour moi et donc cela peut sembler maladroit ou guindé. Je crois pourtant que cela pourrait nous ouvrir de nouvelles pistes dans cette situation figée. Es-tu ouvert à ce que j’essaie cela ?», il y a de fortes chances que la personne ait de la bonne volonté plutôt que de la gêne.

 

Pour aller plus loin en version BD :  cnv-apprentiegirafe

 

En complément : 

 

 

 

 

 

 

 

 

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