Du shifting à l’imagination active

Du shifting à l’imagination active

Le shifting

Dérivée du verbe to shift (se déplacer), la pratique du shifting, consiste à changer de réalité uniquement par la pensée et son imagination. Cette démarche sert à trouver l’apaisement et s’évader d’un quotidien jugé trop pénible ou sans relief. Le shifting, très présent parmi la communauté TikTok, n’est pas réellement de la méditation. Il s’agit davantage d’une sorte de lâcher-prise de son cerveau exercée par les « shifters ». On pourrait rapprocher cette pratique d’une forme de rêverie orienté semi-active, voir du rêve lucide. Contrairement au côté aléatoire du rêve, le shifter décide de l’environnement recherché. Il rédige un script avec un monde imaginé par ses désirs. Ou emprunté à celui des séries ou du cinéma. 

En d’autres termes, selon la théorie, si vous vouliez voir à quoi ressemblerait votre vie si vous aviez fait des choix différents, ou si vous vouliez vivre dans le monde de Harry Potter ou visiter la planète Tatooine dans l’univers de Star Wars, vous avoir à faire est un «changement de réalité» – basculez votre conscience vers le bon univers parallèle.

Pour beaucoup d’adeptes du shifting, le but à atteindre consiste à se déconnecter complètement du monde réel (current reality dit CR dans le jargon). Le shifting peut donc se voir comme un fusible salvateur. Il permet de se réfugier dans un cocon, une réalité désirée (ou desired reality DR). Pour faire face à un moment de déprime ou quand la journée n’a pas été bénéfique. La TR ou Temporary Reality est une sorte de lieu de transition où passer du temps pendant le changement de réalité. Enfin, le WR est la Waiting Room, c’est-à-dire un lieu de transit dans lequel on se trouve si le script n’a pas été assez travaillé ou que l’on n’arrive pas à entrer dans la DR. Certaines personnes trouvent dans cette démarche une façon d’échapper à la solitude ou de reprendre confiance en elles. Contrairement à la spontanéité du rêve, le shifting laisse un ressenti plus réaliste et durable. Et qu’il est possible de retrouver séance après séance.

En pratique ?

La technique généralement employée par les shifters consiste à se coucher sur le dos. Sur une surface apaisante, comme un lit, un sofa ou du gazon. Puis à fermer les yeux, pour lâcher-prise, et s’imaginer dans un train qui vous emmène vers l’univers recherché et décrit au préalable dans un script, un terme utilisé pour décrire un scénario. Un shifting réussi s’accompagne généralement de divers symptômes comme des flashes blancs, l’impression de se détacher de son corps. Le shifter reste conscient et décide lui-même de l’arrêt de ce « moment d’évasion ». Une séance à la durée comprise entre 10 à 15 minutes. Une pratique jugée efficace par ses adeptes, mais qui se doit d’être pratiquée avec modération.

Elle doit rester ponctuelle. Au risque de rester déconnecté en permanence de la réalité. De fait, en cas de symptômes dépressifs, le shifting ne peut servir de thérapie. Un avis médical restera recommandé. (vous trouverez ici une étude en anglais sur la question)

 

L’imagination active

L’imagination active est un procédé qui consiste à dialoguer avec les images ou les personnages de l’inconscient, issus du rêve nocturne ou du rêve éveillé, en activant la capacité imaginative.

Dans l’imagination active, les images qui se présentent sont aussi vivantes que dans un rêve nocturne, mais notre niveau de conscience se situe généralement à un degré de rêve éveillé (c’est-à-dire soit un état de relaxation, soit d’attention flottante). Marie-Louise von Franz a écrit: « L’imagination active est l’outil par excellence, le plus puissant, de la psychologie jungienne, pour atteindre à la totalité – beaucoup plus efficace que la seule interprétation des rêves. » 

Jung est en effet l’un des premiers à avoir introduit l’imagination dans la thérapie en utilisant l’imagination action active. Déjà présente dans l’Antiquité grecque, cette pratique était utilisée comme moyen d’approfondir sa réflexion philosophique. Dans l’analyse, la méthode implique de s’adresser aux personnages (ou à d’autres représentations de l’inconscient), de dialoguer avec eux et de dynamiser leur impact par des associations d’idées (concentrées sur les thèmes nés de l’imagination active, sans se laisser déborder ou prendre par une divagation et perdre le fil). Il est possible de trouver dans cette pratique des méthodes autant liées à l’hypnose que dans la thérapie des états du moi, par exemple, qui favorisent la création d’un dialogue intérieur avec des parties internes qui ne sont pas suffisamment écoutées.

 

Avertissement : 

L’imagination active  est déconseillée à toutes personnes n’ayant pas suffisamment élaboré une communication avec les contenus inconscients de la psyché au cours d’une analyse. Les contenus à haute charge émotionnelle qui émergent de l’inconscient peuvent submerger la conscience est créer des souffrances importantes. Des symptômes d’ordre somatique sont possibles. D’où l’importance d’être guidé au début par des analyste ou hypnotiseur pour apprendre à pratiquer cet outil de manière sereine. 

 

L’imagination active et la rencontre de l’Ombre conté par Henri Gougaud :

 

À lire en complément : 

Méditation & visualisation (rencontre avec l’imaginal)

L’exercice du modèle idéal : (construction de soi)

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