Les contes : des métaphores et paraboles qui nourrissent l’être

Les contes : des métaphores et paraboles qui nourrissent l’être

Qui ne s’est jamais laissé emporter par les mots d’une histoire, racontée un soir avant le coucher ou près de la chaleur d’un feu ? Vous souvenez vous de l’impression que l’on a, à la fin d’une histoire bien menée, de la sensation d’avoir voyagé à travers les mondes et les âges ?

Rien de plus humble qu’un conte. Si on s’en réfère à la définition du dictionnaire : « récit d’aventures imaginaires destiné à amuser, ou à instruire en amusant. » Et pourtant ! Les contes sont un langage universel qui nous parle à tous, quelque soit notre âge. Ils sont nos guides avec lesquels nous pouvons traverser des étapes initiatiques dans notre évolution.

« Je vais vous dire quelque chose au sujet des histoires. Elles ne sont pas un amusement, ne vous y trompez pas. Elles sont tout ce que nous avons, voyez-vous, tout ce que nous savons pour combattre l’oubli, la maladie et la mort. Vous n’avez rien si vous n’avez pas les histoires. » C’est une guérisseuse amérindienne qui parle ainsi, Leslie Silko.

Pourquoi croyez-vous que le Christ ou le Bouddha ou les grands maîtres Zen ont passé leurs temps à nous raconter des histoires, des contes, des paraboles ? Parce qu’ils avaient à nous cultiver, au sens le plus agricole du terme. Ils voulaient nous donner accès à des vérités qui ne poussent pas dans les appartements, des vérités qu’aucun raisonnement ne peut contenir. Le conte, c’est de la force de rêve, mises en mots. Attention : le rêve dont je parle est celui qui enfante sans cesse notre « éternelle vigueur », et cette vigueur, c’est dans ses plus profondes racines que l’arbre de vie, comme tout arbre, la puise.

Les contes, leurs merveilles, leur musique ne nous donnent pas accès aux mêmes savoirs, aux mêmes réalités que la raisonnable logique, mais ces savoirs et ces réalités, tout inconvenants qu’ils puissent paraître, n’en sont pas moins nécessaires à la pleine appréhension de ce qui nous est donné en ce monde. Ce que Henri Gougaud, qui est je pense un grand conteur actuel, aime dire est ceci : notre intelligence sensitive, ce goût de l’autre que nous donnent les sens peut nous permettre de découvrir des territoires que le mental ignore. Ils ne sont pas, ces territoires, forcément idylliques, mais on ne s’y préoccupe ni de preuve, ni croyances, et l’on peut y trouver, entre autre (et je voudrais que vous entendiez  le mot que je vais dire comme le nom d’une plante à jardiner), on peut y trouver de la bonté.

Le conte est un guide pour se trouver soi-même et s’y donner cette bonté. Chaque symbole est un cadeau que le conte nous fait. Ils nous racontent nos peurs, nos espoirs et nous enseignent les mystères de la nature au cœur de l’univers. Le conteur voyage à travers l’espace et le temps. Les yeux de l’âme s’ouvrent sur d’autres dimensions et, si nous nous laissons prendre au jeu l’espace d’un instant, les contes deviennent vivants !

Le pouvoir du conte est multiple. Il peut guérir, illuminer, instruire, transformer, initier… Ne vous est-il jamais arrivé de vous sentir changé après avoir entendu une histoire ? Nous pouvons utiliser des histoires pour véhiculer des enseignements spirituels, des histoires qui auront le pouvoir de nous guérir et opérer en nous des changements profonds. Cela sera d’autant plus possible que notre esprit ne cherchera pas à les analyser, à les morceler. Si notre cœur est ouvert, nous pouvons les laisser nous toucher directement et nous parler des moyens de faire progresser nos vies.

 

 

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