L’éco-anxiété : quand l’avenir de la planète vous angoisse

L’éco-anxiété : quand l’avenir de la planète vous angoisse

Les changements climatiques, l’avenir de la planète, font l’objet de multiples études, conférences et discussions sur la place publique. Pour certaines personnes, ces sujets sont sources d’une profonde anxiété appelée « l’éco-anxiété ou solastalgie» : un phénomène bien réel qui est de plus en plus observé par les scientifiques.

 Nous sommes tous sensibilisés au réchauffement climatique, aux dangers d’une humanité qui court à sa perte en détruisant l’environnement qui la fait vivre. Mais cette sensibilisation, cette prise de conscience environnementale, donne aussi naissance à une nouvelle génération souffrant d’un mal nouveau, la « solastalgie ».

La solastalgie est en fait un néologisme venant du terme anglais « solace », qui signifie « réconfort » et d’« algie » qui signifie « douleur ». Ce concept a en fait été développé en 2007 par Glenn Albrecht,  philosophe australien de l’environnement,  dans un article Solastalgie : la détresse causée par le changement de l’environnement.

L’éco-anxiété, encore appelée la dépression verte ou solastalgie, est une forme récente d’anxiété, suscitée par les conséquences prochaines annoncées du réchauffement climatique :

  • La destruction des écosystèmes et la disparition de nombreuses espèces animales et végétales ;
  • La multiplication des phénomènes naturels extraordinaires, comme les tornades, les cyclones, les ouragans ou les séismes ;
  • La montée du niveau des océans, engendrant des millions de réfugiés climatiques.

Bien des citoyens affirment ressentir ce mal-être profond, cette impression latente que l’humanité court à sa perte. Les psychologues cliniciens observent une recrudescence de patients submergés par l’urgence environnementale, mais tout reste encore à défricher sur le terrain de l’éco-anxiété. La première étape : reconnaître son existence. En 2017, l’étude américaine Climate for Health et ecoAmerica, de l’American Psychological Association, a confirmé que les changements climatiques peuvent effectivement avoir un effet direct sur la santé mentale. L’éco-anxiété n’est donc pas une invention à la mode. Elle n’est pas une lubie de médias en quête de sensationnalisme. Et elle n’est pas sur le point de disparaître…

Comment se manifeste l’éco-anxiété ? Les symptômes décrits sont multiples et variables selon les individus :

  • Des troubles du sommeil (insomnie) ;
  • Une angoisse difficile à contrôler ;
  • Des troubles anxieux pouvant aller jusqu’à des troubles dépressifs ;
  • Une vision fataliste de l’existence, pouvant par exemple se traduire par la volonté de ne pas avoir d’enfant.

Quand on souffre d’éco-anxiété, vivre d’espoir et d’eau fraîche ne suffit pas. Il faut passer à l’action, sentir qu’on s’inscrit dans le mouvement. Les résolutions qui donnent des résultats concrets sont particulièrement efficaces: Si on suit le mode de vie zéro déchet, on voit fondre le contenu du sac de poubelle à la fin de la semaine. Être en cohérence avec ses valeurs, ça fait du bien. Mais il faut aussi ouvrir les soupapes si on ne veut pas exploser! Il faut mettre en place des stratégies quotidiennes pour maintenir un bon équilibre de vie, pour ne pas se laisser submerger par la cause et s’oublier dans le tourbillon. 

 Quatre remèdes pour les personnes qui souffrent d’éco-anxiété :

1. S’engager

Si l’on reste chez soi, qu’on pense à ça et qu’on ne fait rien, c’est sût qu’on va souffrir beaucoup. Il est conseillé pour les personnes qui s’inquiètent pour l’environnement de s’impliquer dans la lutte contre les bouleversements climatiques, par de petits gestes ou à plus grande échelle. Cette façon de réagir permet de donner un sentiment de contrôle aux personnes anxieuses.

2. Suivre une thérapie cognitive ou aller vers de l’éco-psychologie 

La crise climatique étant un enjeu complexe aux multiples variables, le cerveau humain a parfois du mal à bien en saisir l’essence, ce qui peut amener certaines personnes à sauter aux conclusions négatives sans comprendre tous les aspects du problème. Une thérapie cognitive peut aider ces personnes à aborder la crise climatique de façon plus rationnelle, en se basant sur les faits. L’écopsychologie s’adresse quand à elle, à tous les êtres humains qui souffrent de déconnexion avec la nature ou d’anxiété face à l’évolution des sujets relatif à la nature. 

3. En parler

C’est pire quand on se sent seul. Il recommande donc aux personnes anxieuses de parler de leur angoisse afin d’en atténuer les effets.

4. Suivre une diète informative

Tout comme les aliments que nous mangeons, les informations que nous consommons n’ont pas toutes les mêmes valeurs nutritionnelles. Il est important de bien choisir ses sources d’information afin que cette dernière soit nutritive, c’est-à-dire fiable et pertinente. Une trop grande consommation d’information de mauvaise qualité peut accroître le sentiment d’anxiété.

L’aspect très important du traitement repose dans la gestion de l’incertitude. Avec les changements climatiques, le niveau d’incertitude est très élevé, puisque personne ne sait précisément quand ni à quel point nous allons être affectés par ces bouleversements. C’est pour cette raison qu’il faut demeurer optimiste et apprendre à vivre avec cette incertitude.

Face à l’éco-anxiété, les spécialistes recommandent une prise en charge des troubles anxieux, associée à une mise en valeur de la richesse de la nature. En favorisant le lien des éco-anxieux avec la nature, il est possible de soulager une partie de leurs angoisses. Une autre piste intéressante est d’inciter ces personnes à s’investir pour une cause environnementale. En agissant, elles sont moins affectées par leurs craintes pour l’avenir de la planète, puisqu’elles agissent contre la cause de leurs angoisses. Les éco-anxieux peuvent ainsi devenir des éco-citoyens !

 

Outils complémentaires : 

 

Techniques de relaxation selon le niveau d’anxiété

 

incertitude et anxiété généralisée : s’en sortir

 

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