Dans notre vie de tous les jours, nous utilisons la négation à tort et à travers. Nous communiquons trop sur ce que nous ne voulons pas et pas assez sur ce que nous voulons RÉELLEMENT. En fait, notre cerveau, ou plutôt notre inconscient, ne comprend pas la négation. Il va d’abord visualiser l’action de la phrase et ensuite va la chasser.
Vous dites à votre enfant, ne cours pas ! et son cerveau va lui envoyer l’image de lui en train de courir et ne retiendra que l’action de cette phrase. C’est à ce moment-là, que nous pouvons nous écrier, « mais il fait exprés, je viens de lui dire de ne pas le faire ! » Voilà enfin la réponse à votre question chers parents, non, votre enfant ne fait pas exprès, il a juste comme nous adulte un cerveau qui ne comprend pas la négation.
Roland JOUVENT est Directeur de recherche au CNRS et a créé le « Centre Émotions » de la Salpêtrière.
Voici quelques extraits issus de ses dernières recherches sur la science du cerveau : « Ne cours pas » dit la mère à son enfant. En général, celui-ci aussitôt accélère… Dire « N’aies pas peur » est en général le meilleur moyen d’effrayer.
Pourquoi ? Car le cerveau naturellement n’entend pas la négation. C’est pourquoi si vous voulez être obéis rapidement et efficacement, n’employez pas la forme négative : « Marche lentement » ou « Restez calme » seront des injonctions beaucoup plus efficaces que leur équivalent dans une forme négative.
Sachez aussi que votre calme ou votre autorité s’exprimeront davantage encore par votre posture ou votre gestuelle qui sont beaucoup mieux comprises que le langage verbal par le cerveau émotionnel.
Jeannerot a découvert en 2002 que notre cerveau ne fait pas de différence entre la réalité et l’illusion. Ainsi, si vous regardez une personne ou si vous l’imaginez, vous actionnez les mêmes neurones et faites intervenir les mêmes zones cérébrales.
L’anxiété liée au souvenir du passé ou à la peur de l’avenir est en général un facteur clef expliquant les blocages principaux conduisant à l’échec. La solution est de se concentrer sur le présent : le fameux « ICI et MAINTENANT » bien connu en thérapie.
Ainsi, les personnes âgées ayant peur de tomber tombent en général, précisément parce qu’elles sont focalisées sur l’avenir, à savoir le but à atteindre ou bien le passé, c’est-à-dire le souvenir d’une précédente chute, au lieu de regarder où elles posent leurs pieds…
Préférez la formule positive, ne cours pas, devient marche doucement.
C’est en effet de cette manière que fonctionne notre cerveau, il a besoin de formulations positives pour passer ensuite à l’action. Vous verrez au début, ça sera un vrai exercice de style, vous serez surpris de constater comment il n’est pas facile de trouver les formules positives. La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons muscler notre cerveau, il finira par s’approprier cette manière de faire positive et vous changerez complètement votre communication.
Astuce : identifiez les « ne pas » dans votre quotidien et tentez de les remplacer par la forme positive. Vous verrez que dans certains cas ce n’est pas facile et que s’il s’agit de choses qui vous tiennent à cœur, ça peut débloquer la situation et résoudre le problème.