Nos motivations les plus puissantes nous viennent de comportements ayant été bénéfiques pour notre espèce d’un point de vue évolutif. Voici une illustration psychologique de notre fonctionnement neurologique face à nos comportements.
Il existe deux voix majeures dans le cerveau qui concourent à l’activation des comportements : le circuit de la récompense et le circuit de la punition. Le cycle « désir – action – satisfaction », et la réponse de fuite ou de lutte réussie, amènent tous les deux l’organisme à préserver son homéostasie (son bien-être) par l’action et forment ce que l’on appelle le système activateur de l’action.
À ce système s’oppose un système inhibiteur de l’action. Son activation en condition naturelle survient devant le constat de l’inefficacité de notre action. La fuite ou la lutte nous apparaissant impossible, la soumission et l’acceptation du statu quo demeure alors bien souvent la dernière alternative pour assurer sa survie.
Le système inhibiteur de l’action est le fruit d’une évolution où il a été utile en fonctionnant sporadiquement, empêchant temporairement toute action inutile qui ne pourrait qu’empirer la situation. Or, dans nos sociétés basées sur la compétitivité, nombreuses sont les personnes qui activent de façon chronique ce circuit pour éviter des représailles. L’inhibition de l’action n’est plus alors qu’une simple parenthèse adaptative entre des actions d’approche ou de retrait, mais une véritable source d’angoisse. C’est ce mal-être qui va peu à peu miner la santé de l’individu.
D’un point de vue psychologique, la peur, l’anxiété et l’angoisse désignent trois réalités distinctes.
Elles sont toutefois apparentées et peuvent aussi être considérées comme trois degrés d’un même état : la mise en jeu du système nerveux sympathique qui pousse à l’action quand celle-ci est impossible.
- La peur est une émotion forte et intense éprouvée en présence ou d’une menace réelle et immédiate. Elle origine d’un système qui détecte les dangers et produit des réponses qui augmentent nos chances de survie face à cette situation dangereuse. Autrement dit, elle met en branle une séquence comportementale défensive.
- L’anxiété est une émotion vague et déplaisante qui traduit de l’appréhension, de la détresse, une crainte diffuse et sans objet.
- L’anxiété se différencie de l’angoisse par l’absence de modifications physiologiques (sensation d’étouffement, sueurs, accélération du pouls) qui ne manquent jamais dans l’angoisse. En effet, l’angoisse se caractérise par l’intensité du malaise psychique ressenti qui résulte d’une extrême inquiétude, d’un danger vague mais imminent devant lequel on serait désarmé et impuissant. L’angoisse survient souvent sous forme de crises qui sont très difficiles à contrôler.
En effet, les conséquences négatives de l’inhibition de l’action sont nombreuses et ont été abondamment décrites : dépression, maladies psychosomatiques etc.
L’effet de motivation d’une récompense sur le comportement est universellement reconnu, bien que le rôle exact du plaisir soit encore débattu. Le plaisir est-il un facteur déterminant de l’exécution du comportement ou un simple concomitant de la réponse comportementale ? Dans un cas comme dans l’autre, la motivation qui nous pousse à agir demeure intimement liée au plaisir.
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