Connaissez vous le syndrome FOMO ?

Connaissez vous le syndrome FOMO ?

Le FoMO de « Fear of missing out » Ce qui veut dire : la peur de manquer. Notre navigation constante entre un réel de plus en plus réduit et un virtuel envahissant nous amène à ressentir profondément cette peur. Peur de passer à côté d’une expérience inédite, d’une pratique révolutionnaire, ou de la dernière série sur Netflix…

 

Une fois identifié, ce désir d’ubiquité – de tout savoir, et d’être partout à la fois – se débusque dans chaque recoin de notre vie quotidienne, alimenté par le flux d’informations diffusé par les réseaux sociaux. Si certains observateurs voient dans le FOMO un nouveau mal du siècle, le terme pour désigner cette anxiété a en tout cas été forgé tout récemment : il doit sa première vague de popularité à l’Américain Patrick McGinnis, qui l’utilise dès 2004. Alors étudiant à la Harvard Business School, le jeune homme publie dans le journal de l’école une chronique dans laquelle il s’étonne du rythme social infernal que s’imposent les nouveaux élèves, enchaînant réunions, matchs, soirées et autres festivités dans une même nuit. Interrogé à ce sujet plusieurs années plus tard par le Boston Magazine, McGinnis explique ce curieux phénomène social par l’ambiance post-11-Septembre et le désir frénétique de vivre qui habite alors les jeunes Américains. Nul doute que le contexte social très compétitif de l’école la plus prestigieuse du monde, ainsi que le recours grandissant aux textos au même moment, en ait accentué le mécanisme.

 

Les réseaux sociaux et le FOMO

Les réseaux sociaux exposent la diversité des activités qu’on peut faire à un moment donné et offrent une multitude de possibilités d’interaction sociale. Le problème est que plusieurs fois plus d’options sont présentées que nous ne pouvons en couvrir, ce qui peut donner à penser que d’autres vivent de meilleures expériences que nous . Dans ces cas, le contact avec la réalité est perdu et c’est l’imagination qui joue un rôle déterminant dans l’interprétation de ce que l’on voit dans ces médias.

Être connecté 24 heures par jour grâce à notre smartphonesCe sentiment peut être ressenti non seulement à divers moments de la journée, mais aussi avec les différents groupes auxquels nous appartenons. Cela peut nous amener à être toujours conscients de cette vitrine pour pouvoir nous distinguer parmi nos contacts et montrer la grande vie sociale que nous avons.

Les enquêtes révèlent des chiffres inquiétants : 55% des Français âgés de 15 à 75 ans ne peuvent plus se passer d’Internet. Les moins de 30 ans sont 70% à le reconnaître. Et pourtant 59% des Français disent qu’ils n’ont pas confiance dans le contenu diffusé par les réseaux sociaux… Nos écrans nous permettent de comparer en permanence notre vie avec celle des autres. Ce qui peut provoquer encore plus de sentiment d’isolement et d’exclusion chez certains. Des études menées aux États-Unis montrent que le phénomène touche avant tout les adolescents et les jeunes adultes. Le FoMO n’affecte pas forcément un type de personnalité précis, mais des personnes insatisfaites, mal dans leur peau, solitaires. Le bonheur des autres coule à flots, la jalousie prend le dessus et l’estime de soi dégringole : les réseaux sociaux ont réellement un effet destructeur. Pouvons-nous réaliser que l’équivalent d’un like, c’est un shot de dopamine qui permet d’activer le circuit de récompense de notre cerveau, et enclenche un cercle vicieux à toujours vouloir plus de reconnaissance ?

Nous pouvons tous expérimenter quelque chose de semblable à un moment donné. Avoir la sensation angoissante de manquer quelque chose. Ceci est normal. Nous avons cependant un problème si tout moment agréable se brise par la découverte que l’un de nos amis s’amuse en faisant quelque chose que nous ne connaissons pas. Les réseaux sociaux, dans lesquels seuls les bons moments sont partagés, deviennent un nouvel élément de pression. L’angoisse de systématiquement savoir que nous manquons quelque chose s’ajoute à la consommation aspirationnelle classique. La peur de manquer, décrite par l’expression « FOMO », naît aussi de ce mal-être ressenti devant le constat que votre existence, aussi riche et remplie soit-elle, ne vous permettra jamais de tout expérimenter, de tout voir, de tout entendre, ceci sera d’autant plus amer, que la vie des autres vous paraîtra tellement plus palpitante sous le prisme déformant des réseaux sociaux.

 

Lorsque le syndrome FOMO touche notre rapport au smartphone on appelle ça : la nomophobie

La nomophobie, contraction de l’expression « no mobile phone » et « phobia », est la peur de se retrouver sans son téléphone mobile : elle traduit, de fait, une addiction au portable. Elle peut entraîner anxiété et angoisse, voire empêcher la réalisation de projets, comme celui de sortir écouter un concert, par exemple, si la crainte de se retrouver sans réseau est trop forte. Elle peut être corrélée à certains traits de personnalité, et se traite par des psychothérapies spécialisées.

La nomophobie, qu’est-ce que c’est ?

La nomophobie, phénomène récent intimement lié à l’essor des nouvelles technologies, est une anxiété démesurée à l’idée de se retrouver sans son téléphone portable.  Ce trouble n’est, pour le moment, pas répertorié par le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Il est toutefois considéré, par les chercheurs en psychiatrie, comme une maladie du monde moderne, engendrée par la communication virtuelle. Elle s’est accentuée avec la généralisation des smartphones.

Pourquoi devient on nomophobe ?

Marshall McLuhan a dit que les médias “sont le prolongement de nos sens”. Avec les smartphones, cette théorie s’illustre parfaitement. Aujourd’hui, il est impossible de vaquer à une quelconque activité sans consulter le téléphone. Que cela serve à passer un appel, à consulter la météo, à envoyer un courrier, à consulter son compte bancaire, à acheter en ligne, à prendre les informations, à remplir des formulaires ou autres documents, à jouer à des jeux, à activer le GPS, à présenter un projet, à consulter les soldes, le téléphone portable constitue le premier appareil à être sollicité. Il contient toutes nos données personnelles et toutes les informations sur certains proches. L’absence du téléphone peut créer un grand vide encore plus chez les personnes qui n’ont pas de parents à proximité, et qui échangent intégralement via le téléphone. Cette dépendance peut créer une nomophobie caractérisée (anxiété, peur, angoisse, trouble, tremblement).

sources :

– Theodor Schaarschmidt, L’angoisse de l’occasion manquée, revue Cerveau et Psycho

– La nomophobie. Institut Pi/Psy. pi-psy.org. Consulté le 22 février 2023.

– Nomophobie. La revue européenne des médias et du numérique. la-rem.eu. Consulté le 22 février 2023.

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